ENFANT SURDOUE HAUT POTENTIEL?

Publié le par L'ECHO DU PARKING

Enfant, adolescent doué, surdoué, précoce, … haut potentiel ?

"Etre surdoué ne signifie pas être plus intelligent que les autres, mais fonctionner avec un mode de pensée, une structure de raisonnement différente. L'intelligence de l'enfant surdoué est atypique. C'est cette particularité qui rend souvent difficile son adaptation scolaire, mais aussi son adaptation sociale. C'est aussi grandir avec une hypersensibilité, une affectivité envahissante, qui marquent la personnalité.". (Jeanne Siaud-Facchin, "L'Enfant surdoué, l'aider à grandir, l'aider à réussir").

Doué, surdoué, précoce… Qui sont ces enfants pas tout à fait comme les autres ? Que ressentent-ils ? Comment vivent-ils leurs spécificités ? Pourquoi échouent-ils bien trop souvent à l’école, sabordant leurs compétences et le fondement-même de leur identité ?

Le terme de surdoué, généralement mal perçu du grand public, a été remplacé en France, par celui d’enfant intellectuellement précoce (EIP). Mais le mot « précoce », traduisant l’état d’un enfant en avance sur son âge, fausse totalement la compréhension de cette forme particulière de potentiel intellectuel, en induisant l’idée d’un décalage qui sera rattrapé à la fin du développement. S'il existe des enfants qui ne sont que précoces (et non surdoués), ce n'est jamais le cas chez les surdoués : lorsqu’un enfant surdoué de 10 ans a 4 ans d’avance sur son âge chronologique, il pense dans un système spécifique à sa forme d’intelligence, selon un fonctionnement et un mode de pensée différents de ceux d’un enfant de 14 ans.

La Belgique a choisi de les appeler enfants à haut potentiel (EHP). Tempérant les susceptibilités des consciences collectives, ce terme pose un regard positif sur l’avenir de ces enfants, non seulement sur le plan intellectuel, mais aussi dans leur développement personnel, affectif et social. De plus, il induit la notion de « possible », même lorsque l’enfant est détecté tardivement.
Au-delà des réticences idéologiques, au-delà du vocable utilisé, c’est surtout la différence qui est essentielle pour comprendre et guider l’enfant à haut potentiel.

Au quotidien
Une personne douée a un mode de pensée et un comportement psycho-affectif différents de la norme : excellente mémoire à court et à long terme, hypersensibilité, créativité, intuition, pensée en arborescence (et non séquentielle, comme c’est le cas chez la plupart des enfants; d’où risque d’échec scolaire, ce mode étant privilégié dans l’enseignement).
Le mode de fonctionnement d’un enfant surdoué est trop différent pour s’adapter sans dommages aux normes scolaires fixées par le système éducatif et pour s’intégrer au sein des différents groupes de pairs qu’il rencontre au quotidien. Sous la pression scolaire ou sociale normalisatrice, le jeune à haut potentiel qui se sentira inadapté pourra être poussé au déni de ses possibilités ou à sa marginalisation sociale.
Lorsqu’un enfant ou un adolescent vit cette situation quotidiennement et en ignorant totalement la cause de ses difficultés,

Deux solutions s’offrent à lui pour exprimer son mal-être : soit il accuse le monde extérieur et le rend responsable de tous ses maux. Il extériorisera alors ses difficultés à vivre cette situation en adoptant des comportements alarmants (arrogance, prétention, hyperactivité, ... ou isolement, dissipation, rêverie, parfois confondus avec un déficit d'attention) ; soit il se persuadera petit à petit que c’est lui qui est anormal et il intériorisera sa douleur par des comportements autodestructeurs (dépréciation, automutilation, troubles alimentaires, dépression…).


Que faire pour aider les enfants HP ?
"Un surdoué est comme tout le monde, ... mais plus !"
- plus rapide parce qu'il capte plus vite, mais plus lent parfois, parce qu'il est perfectionniste,
- plus agité parce que plus énergique, mais aussi plus calme, quand il fixe son attention sur un sujet qui l'intéresse,
- plus sensible, plus affectueux, mais aussi parfois plus froid, indifférent quand il veut se protéger,
- plus généreux, mais aussi plus économe,
- plus indulgent, mais aussi plus exigeant, ...

Pour leur offrir les meilleures chances de s’épanouir, il est indispensable de :
• Déceler leur particularité dès le plus jeune âge ;
• Les aider à comprendre leur propre mode de fonctionnement et leur apprendre celui de l’école, et ce, dès la maternelle. Il ne s’agit pas de demander à l’enfant de renier son système de pensée, mais de lui donner la possibilité de faire le lien entre son système et celui de l’école (= mode de communication qui lui permettra d’être compris de tous);
• Leur offrir un cadre précis, des limites claires, « forcer » leur motivation sans perdre de vue la notion de plaisir…
Caractéristiques des EHP

Les caractéristiques présentées ci-dessous constituent une liste non exhaustive. Elles peuvent également se retrouver chez d’autres enfants, mais c’est leur conjonction et leur coordination qui font la situation du haut potentiel. Elles sont la plupart du temps à la fois porteuses de ressources et de difficultés.
Sur le plan psychologique
• très vif dès la naissance, réactif à l’environnement
• animé d’une curiosité intellectuelle très précocement
• vaste gamme de champs d’intérêt. A plusieurs passe-temps
• atteint tôt un niveau d’abstraction élevé, apprentissages plus précoces
• aime les activités complexes
• fait preuve d’un sens de l’observation poussé
• résout les problèmes de manière originale
• est alerte et réagit vite aux nouvelles idées
• ne présente pas de difficulté psychomotrice, mais délaisse les activités comme le picotage, découpage,
etc.… ce qui peut faire qu’il se voit attribuer cette étiquette
• richesse du vocabulaire, construction rapide de phrases complexes
• imagination hors du commun
• capacités de mémorisation importantes
• rapidité dans le traitement de l’information
• maniement des mots et de l’humour
• perfectionnisme
• grande sensibilité, émotivité, intuition
• conscience rapide et aiguë de la réalité du monde, grande lucidité
• sens aigu de la justice et de l’équité
• frustration importante face à l’échec
• esprit critique, voire intransigeance, intolérance (vis à vis des autres comme de lui-même)
Les troubles du comportement que l’on retrouve le plus fréquemment sont :
• Les troubles du sommeil
• L’instabilité psychomotrice, pseudo-hyperactivité
• L’opposition
• Les troubles de l’humeur (anxiété et dépression)
• L’échec scolaire.

Sur le plan relationnel
Avec les pairs :
• différence du niveau de maturité intellectuelle entraîne un intérêt pour des enfants plus âgés ou des adultes
• différence dans les centres d’intérêts
• difficultés relationnelles car ces enfants peuvent être « dérangeants » pour les autres
• capacité d’expression mais difficultés de communication
• solitude, isolement, rejet ou leadership
En famille :
• tente de maîtriser intellectuellement les situations
• raisonne et argumente
• s’oppose et refuse les consignes
• enfants épuisants.
Avec le milieu extérieur (milieu scolaire, société) :
• remise en question permanente des règles et des lois illogiques
• conscience aiguë de la réalité du monde et dénonciateurs de ces dysfonctionnements
• besoin de justice
• altruisme.
Sur le plan des apprentissages
• autonomie dans l’apprentissage, apprend facilement et rapidement.
• a appris à lire jeune (souvent bien avant l’âge scolaire). Lit vite.
• possède des pouvoirs de raisonnement et d’abstraction supérieurs
• attirance pour les problèmes complexes, les défis intellectuels
• approche globale, intuitive, directe
• processus enrichis à l’encodage d’une situation
• mémorisation facile et rapidité de raisonnement
• intuitions fulgurantes
• richesse et originalité dans les solutions proposées
• audace intellectuelle, anticonformisme
• suit des directives complexes facilement
• s’intéresse beaucoup à l’histoire de l’humanité et du monde
• grand champ d’attention qui lui permet de persévérer pour résoudre des problèmes
• fait preuve d’initiative et d’originalité dans le cadre de ses travaux en classe
• démontre des aptitudes supérieures en mathématiques, surtout en résolution de problème
• champs d’intérêt de lecture qui portent sur une grande variété de sujets.
• va souvent à la bibliothèque (ou sur Internet) et s’y débrouille bien.
• démontre des aptitudes supérieures en mathématiques, surtout en résolution de problème.
Mais aussi :
• manque de méthode de travail
• défaut de planification et lenteur exécutive
• se perdent dans les détails
• difficultés pour la gestion du matériel au quotidien
• résistance à toute approche séquentielle, linéaire, systématique
• besoin de sens lors des apprentissages
• difficulté à expliciter leur production et donc à la critiquer
 

Mythes et idées reçues

Le mot “ douance” évoque en nous une série d'images préconçues. Certaines sont justes, d'autres le sont beaucoup moins. Or, les idées fausses sont dangereuses car elles peuvent nous enfermer dans une croyance erronée qui nous empêchera parfois de comprendre réellement les personnes douées. Petite mise au point à propos de ces théories “ toute faites ” encore trop répandues à l'heure actuelle…

1) Tous les enfants sont doués.
Effectivement, tous les enfants présentent des dons dans l’un ou l’autre domaine. Le mot « doué » s’étend généralement à d’autres domaines que le don intellectuel, tel que en sport, en dessin, en art…
Le terme « surdoué », tel que nous l’entendons ici, se rapporte plus particulièrement au don intellectuel.
Alors que les dons artistiques, sportifs ou musicaux sont généralement bien perçus par l’entourage de ceux qui les manifestent, le don intellectuel semble souvent plus « dérangeant » notamment car dès le plus jeune âge, à l’école, c’est presque exclusivement sur leurs capacités intellectuelles que les enfants seront « jugés ». Dès lors, celui qui réussit toujours bien et qui sait toujours tout plus vite que les autres sera généralement vite catalogué par ses pairs. Les enfants surdoués présentent, en plus de ces facilités, un mode de fonctionnement particulier (hypersensibilité, intolérance à l’injustice, hyperstimulabilité…) qui trop souvent les mène au rejet et à la solitude.

2) Un enfant surdoué est un enfant doué dans toutes les matières scolaires (français, maths, sciences…) et dans tous les domaines (sport, art, musique…).
Certains enfants surdoués sont performants dans tous les domaines (scolaire, sport, art…). Néanmoins, la grande majorité d’entre eux sont doués dans un ou plusieurs domaines et présentent parfois même des troubles d’apprentissage dans d’autres.
Il faut bien faire la distinction entre « talent » et « don ». Le don est présent chez l’enfant dès son plus jeune âge. C’est le fondement de la douance. Inné, en partie au moins, ce don se transformera en talent (performance, maîtrise dans un domaine particulier) s’il est encouragé par l’environnement et développé à force de travail et de motivation. On peut donc être doué sans être talentueux.

3) Les enfants doués sont des enfants « poussés » par leurs parents.
S’il était possible de « fabriquer » des génies, ça se saurait !
Un enfant surdoué est en demande d’apprentissage. Il a besoin d’être « nourri » intellectuellement. Son environnement doit répondre à sa soif de connaissance sous peine de voir l’enfant s’éteindre, se renfermer sur lui-même, voire sombrer dans la dépression.


4) Les enfants doués sont performants dans tout ce qu’ils entreprennent.
Avec quelques variantes : "Etre intelligent, c'est forcément réussir." "Il est si doué, il doit être riche ?" "S'il a réussi, il est forcément intelligent !" "Il pourrait réussir tout ce qu'il veut, si seulement il voulait s'en donner la peine ..." "Peut mieux faire ..."

Qui n'a pas entendu un jour ces "petites phrases", dans la bouche de personnes plus ou moins bien intentionnées ... ?
Souvent, les surdoués n'ont pas les mêmes préoccupations que les autres et ne donnent pas le même sens au mot "réussite", entraînant des jugements expéditifs sur leur incapacité à performer, voire à réussir, malgré leurs évidentes capacités.
La réussite et le succès sont des notion très subjectives : faut-il "réussir dans la vie" ou "réussir sa vie" ? Elles dépendent à la fois du système de valeurs de l'individu et de celui de son entourage (on peut estimer avoir réussi sa vie sans avoir jamais brillé).
On voit donc que "surdoué" est loin d'être, comme on le craint parfois, synonyme d'"élite", "réussite", "richesse" ou "pouvoir".

5) Les surdoués n’ont pas besoin d’une éducation adaptée.
A priori, on pourrait croire que c’est à l’école que devrait se révéler en priorité les capacités de l’enfant doué. En pratique, c’est souvent à l’école que cet enfant souffre le plus !
Son mode de fonctionnement particulier le marginalise. Il ne comprend pas toujours ce qu’on attend de lui et a du mal à s’adapter aux exigences et aux normes d’un système trop différent du sien. De leur côté, les enseignants, généralement peu ou mal informés, acceptent difficilement cet enfant qui semble intelligent et qui pourtant ne réussit pas aussi bien qu’on l’attendrait.
La douance implique un mode de pensée particulier, doublé d'un fonctionnement affectif très spécifique, qui rendent parfois l'adaptation à l'environnement difficile, mais qui présentent également beaucoup de bons côtés. Les enfants surdoués ont donc besoin de mesures éducatives qui les aideront à exploiter leur potentiel, mais surtout à s’épanouir et à être bien dans leur peau.

6) Les enfants doués ont déjà plus de chance que les autres enfants à la base; ils n’ont pas besoin qu’on s’occupe d’eux !
Les enfants doués sont généralement très indépendants, réussissent facilement durant les premières années de leur scolarité, se débrouillent seul, font preuve de maturité…
Ces aspects les plus positifs de la douance laissent parfois croire aux parents et aux enseignants que l’enfant doué a moins besoin d’encadrement et qu’ils peuvent consacrer le temps ainsi gagné aux frères et sœurs ou aux autres élèves présentant plus de difficultés.
Or, les enfants doués, de par leur mode de fonctionnement particulier, sont des enfants fragiles : leur sensibilité exacerbée, leurs interrogations et le sentiment de différence qu’il ressentent fréquemment les rendent très vulnérables. Ils ont besoin d’être encadrés, « protégés » par les adultes qui les entourent.

Troubles associés
Réels ou supposés ?
Beaucoup d'enfants, d'adolescents et d'adultes doués sont erronément diagnostiqués comme ayant des troubles du comportement, voir des troubles mentaux. On essaie, à coup de médicaments ou de thérapies inutiles, de les faire entrer dans le moule de l'école, de l'entreprise ou de la famille, ou de rendre leur vie ou leur situation plus satisfaisante.

D'autres, par contre, ont des troubles qu'ils compensent ou camouflent grâce à leur intelligence, au point qu'on les considère simplement doués.

D'autres, enfin, souffrent de troubles très réels, mais ni eux ni les professionnels qui les traitent ne réalisent le lien entre ces troubles et leur douance.
Parfois, les caractéristiques de la douance sont mal interprétées; parfois, elles dissimulent les troubles cliniques. Dans d'autres situations, le diagnostic est correct, mais la douance doit être prise en compte dans le traitement.

Parmi les troubles ou particularités fréquemment associés, on retrouve : dépression existentielle, TDA/H, TOC, Asperger, trouble bipolaire ou maniaco-dépression, cyclothymique, borderline, schizoïde, trouble anxieux, troubles de l'apprentissage (dyslexie, dysorthographie, dyscalculie, dysgraphie, dyspraxie visuo-spatiale, troubles instrumentaux), spasmophilie, fibromyalgie, phobie scolaire ou sociale, synesthésie, etc.

Nous essaierons dans les pages suivantes de comparer les comportements des personnes douées avec ceux de personnes souffrant d'un trouble diagnosticable, afin de distinguer ce qui est pathologique de ce qui est normal pour un individu doué. Nous verrons également quand il y a recouvrement entre la douance et un trouble particulier. Il faut également souligner que certains troubles peuvent résulter de l'inadéquation entre l'individu et son environnement et que, souvent, le diagnostic est basé sur des comportements qui agacent les parents ou les enseignants, mais pas l'enfant lui-même. A l'inverse, la personne peut réagir correctement à une situation intolérable, mais des professionnels mal informés vont tenter de faire changer l'individu, plutôt que d'adapter la situation ou l'environnement.

La plupart des termes utilisés dans les diagnostics sont issus du DSM-IV (Diagnostic and Statistical Manual, 4e édition), la bible des psychiatres, psychologues et autres thérapeutes, qui est essentiellement une liste descriptive, parfois imprécise, de symptômes; l'interprétation est laissée à la discrétion du praticien. Trop souvent, les comportements normaux des enfants et adultes doués sont considérés comme des maladies et on tente de les traiter à coup de médicaments. Et si ceux-ci améliorent le comportement, on sera amené à la conclusion erronée que le diagnostic est confirmé.
Pratiquement aucune des catégories du DSM-IV ne tient compte des caractéristiques des enfants et adultes doués. A l'inverse, de nombreuses listes de critères considèrent l'impact du fonctionnement intellectuel comme un critère d'exclusion, mais seulement dans des cas de retard mental. Les auteurs du DSM-IV semblent admettre que les capacités mentales affectent le diagnostic à un bout de la courbe, mais n'arrivent pas à reconnaître que des différences existent à l'autre bout également. Espérons que ceci sera corrigé dans une future édition du DSM-IV. En attendant, évitons autant que possible de pathologiser des comportements qui sont tout simplement normaux pour des enfants et adultes doués et talentueux.


Le syndrome de dyssynchronie
Source : Anpeip Sud

D’une façon générale, les enfants précoces ont un développement hétérogène décrit par Jean-Charles Te

Publié dans INFOS- SANTE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article